samedi 20 décembre 2014

Le maré tèt ou l'art de nouer le foulard - Histoire


Il était une chevelure, il était une chevelure



Aux premiers temps de l'esclavage aux Antilles, il était un petit cheveu tout cotonneux qui trônait sur la tête de nos aïeules. Le maître dit: "Je n'aime pas voir ces petits nuages de coton tout autour de moi. Couvrez-moi cela!" Et voici, que ces petits nuages disparurent sous un fichu de toile afin de ne pas offenser la vue du "délicat" petit monsieur.
Les années se sont écoulées et les premières affranchies apparaissent. Elles sont belles ces affranchies et audacieuses avec ça! Elles s'affichent, mettent des colifichets dans leurs cheveux, allant même jusqu'à s'habiller comme la classe dirigeante... Offense impardonnable! Il faut les mater ces belles dames, leur rappeler qu'elles sont d'un rang inférieur. Ce n'est pas moi qui vous l'ai dit mais, petite maîtresse ne voit pas d'un bon œil que ces femmes de couleur puissent lui faire concurrence. Elle n'a pas manqué de remarquer que, quand elle a le malheur de croiser une de ces coquettes, le regard de Monsieur s'attarde un peu trop longtemps sur leur vêture. Il ne manquerait plus qu'il ne s'entiche de l'une d'elles et l'installe dans ses meubles. Hélas! Comment ne pas regarder ces impertinentes qui exposent leur chevelure avec opulence, portent des chapeaux à plumes, allant même jusqu'à porter les mêmes étoffes que Madame. Tout cela doit cesser! Et voilà nos belles affranchies obligées de se couvrir le chef avec un foulard et privée des plus beaux tissus pour bien marquer leur différence de rang. Qu'à cela ne tienne, elles détourneront la règle et trouveront le moyen de mettre en valeur leur beauté. La bamboche (ou pain de sucre en Guadeloupe) est née. Elles utilisent une technique de nouage qui permet à cette coiffe de ressembler à un chapeau. C'est l'ancêtre de nos têtes calendées, de nos coiffes une pointe, deux pointes, trois pointes.
La loi qui régit la tenue de nos affranchies a son équivalent en Louisiane où ou l'appelle la "Tignon law" littéralement Loi Tignon. Pour en savoir plus, je vous invite à visiter ce lien :
http://www.afroconceptnews.com/2014/07/16/histoire-vers-la-fin-des-annees-18e-siecle-en-louisianne-la-loi-tignon-ordonne-aux-femmes-de-couleur-de-couvrir-leur-cheveux-en-public/

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