vendredi 19 décembre 2014

Le maré tèt ou l'art de nouer le foulard - ITW E.Soundjata


Emmanuelle Soundjata ou l'Ambassadrice du Maré tèt



Entretien du 17/12/2014


Je vous propose aujourd'hui une interview exclusive d'Emmanuelle Soundjata, une jeune femme visionnaire et courageuse. Elle a su sentir son époque, saisir la tendance pour nous aider à renouer les fils de notre histoire avec style!

Depuis 2012, elle a lancé les ateliers Maré Tèt qui ont pour but de faire perdurer la tradition en transmettant ce savoir ancestral au plus grand nombre. Pour Emmanuelle, l'art du Maré tèt ce n'est pas seulement un métier mais aussi mettre en avant notre particularité identitaire, être fiers de ce symbole de la créativité et de l'ingéniosité des femmes créoles.

Emmanuelle, peux-tu nous parler de ton parcours?

J'ai été juriste à Paris pendant deux ans et parallèlement j'étais l'image de marque  d'un concept store appelé "Ethic concept". J'y effectuais déjà un travail de création avec le maré tèt et les défilés organisés lors des manifestations auxquelles participaient la boutique.
De nombreuses clientes du magasin venaient me voir en me complimentant sur mes coiffures et en me demandant comment je m'y prenais. De là, l'idée des ateliers a commencé à faire son chemin.

Mais d'où te venait cette habileté à nouer tes turbans?

Eh bien cela vient de mon adolescence. Quand j'étais au collège, j'ai eu une mauvaise expérience avec le défrisage et il fallait absolument que je trouve une solution pour "cacher la misère". J'ai choisi le foulard et d'années en années je me suis perfectionnée. 

Je reviens aux ateliers, quel a été le déclic?

En 2011, je participais à un défilé et en regardant mon travail porté par les mannequins, je me suis dit, là tu tiens quelque chose! Il y a quelque chose à faire avec ce don.
J'avais envie de rentrer aux Antilles donc j'ai commencé à prospecter, étudier le marché local afin de déterminer si je pouvais lancer mon concept. Le résultat a été positif et en 2012 je me suis installée en Martinique.

Qu'est-ce qui as permis de te faire connaître?

Le vrai plus a été un article de France Antilles Magazine datant de cette année, sur des coiffes que j'ai réalisées en papier journal sans colle ni épingles. Mon travail a été mis en lumière et ça a créé un buzz qui a permis aux gens de me découvrir.

Si tu devais convaincre les frileuses, les hésitantes, les réfractaires?

Le maré tèt s'adapte à tous les visages et toutes les tenues. L'essentiel c'est de jouer avec le tissu, trouver de nouvelles formes, ce qu'on aime, ce qui nous va.
Je leur dirais "Osez porter le style"! (rires)

Quels sont tes projets?

Continuer à faire des rencontres, positiver et aller vers l'international.

Une dernière chose à rajouter?

Oui, une qui me tient à cœur. Le Maré tèt n'est pas réservé seulement aux filles avec les cheveux naturels même si ce sont elles qui l'ont fait revenir sur le devant de la scène. C'est d'abord une question d'envie! Le foulard, turban quelque soit le nom qu'on lui donne est un accessoire de mode à part entière.




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